samedi 13 mars 2010

VitaminesArts 09 - 04/05

Christian ROLET





L’oubli n’est pas un manque de souvenirs.

Une incursion rapide dans un territoire inconnu, pratiquer la peinture comme un raid, entrer dans un terrain d’actions ou une pierre que l’on lance est un champ de forces qui se déplacent.
L’opération choisie tient la peinture à distance, elle permet d’adopter d’autres procédures, de s’adapter à une autre cuisine où l’alchimie est aussi importante que le tableau en lui-même.
La sédimentation picturale laisse deviner au hasard de ses méandres l’image première.
Les multiples couches (temporelles) maquillent l’incident et font apparaître différent un événement de peu d’importance.
Oser l’associatif, contredire l’image et son sens, en faire une figure AUTRE, un plan pour entrer dans une cérémonie secrète où les signes inédits issus de l’inconscient, mais témoins de leurs actes, fraternisent avec des vestiges hors du temps, à la mémoire sexuée.
Les images s’accordent, s’opposent et se contaminent pourtant, elles sont la même CHOSE, elles ont le même pathos. Elles luttent pour l’égalité des sexes, pour l’égalité des sens, ces figures sont liées à l’histoire de l’intime, à la tyrannie de l’obsession.
Elles ne semblent pas avoir été faites pour être comprises, leurs histoires de secrets et de mystères se rapprochent ou s’éloignent de leur sens premier jusqu’à l’oublier.
La peinture de l’oubli donne voix au silence.

Christian Rolet